Bandes cyclables du bas Montreuil

État des lieux et propositions d’amélioration

par Hervé Fagard - février 2002

Introduction

Dans leur configuration actuelle, les bandes cyclables du bas Montreuil, situées avenue Gambetta, rues Beaumarchais, Raspail et Michelet, sont :

• Impraticables sur une partie importante de leur longueur, en raison de la présence fréquente, voire permanente sur certaines sections, de véhicules automobiles stationnés à cheval sur la bande cyclable et le trottoir ;
• Dangereuses de par :
  • la présence de ces véhicules qui obligent les cyclistes à sortir de la bande et à emprunter la rue en sens interdit alors que la largeur disponible ne permet pas le croisement voiture-cycliste sur la partie libre de la chaussée,
  • la configuration de certaines intersections ;
  • la présence de séparateurs en relief qui, tout en ne contribuant nullement au respect de la bande par les automobilistes, présentent un risque de chute pour les cyclistes, en particulier par temps de pluie,
• Désagréables du fait de :
  • La faible largeur disponible, encore réduite par la présence de pavés sur la partie proche du trottoir (caniveau),
  • Le mauvais état du revêtement,
  • Le manque d’entretien.

Les actions en vue d’améliorer ces aménagements théoriquement cyclables– réalisés sans aucune concertation avec VVV – devront viser dans un premier temps à les rendre praticables et à supprimer les points les plus dangereux, et dans un deuxième temps plus agréables et attractives afin de donner aux cyclistes envie de les emprunter.

opération PV-VVV, Bas Montreuil, février 2002

Rendre les aménagements praticables

Rappelons tout d’abord que les aménagements cyclables réalisés ne suppriment aucune place de stationnement, et que le stationnement sur trottoir existait déjà avant la création de ceux-ci. Pour que les bandes cyclables soient utilisables, il faut empêcher physiquement les véhicules automobiles de stationner dessus.. Actuellement (voir les comptages de véhicules ci-dessous) les interdictions de stationner (dont certaines classées " stationnement gênant ") n’ont aucun caractère dissuasif et, ne nous leurrons pas, même si ce stationnement interdit était verbalisé, ce qui n’est pas du tout le cas actuellement, il resterait quand même des contrevenants. Or il suffit d’un véhicule garé sur la piste et le trottoir pour obliger un cycliste, un handicapé, ou un piéton avec une poussette à passer sur la chaussée, avec les désagréments et le danger que cela comporte. L’installation de bordures de trottoir surélevées suffit à protéger à la fois les cyclistes et les piétons. En effet, compte tenu de la largeur des voies considérées et de l’existence d’une file de stationnement autorisé, une voiture qui stationnerait sur la voie de circulation bloquerait le passage aux véhicules larges sinon aux voitures particulières. Il est important que les plots de protection utilisés soient à bords arrondis (comme c’est le cas pour les protections déjà existantes rue Michelet et rue Kléber), et non anguleux comme c’est le cas dans le haut de la rue Beaumarchais, afin de limiter la gravité des blessures en cas de chute d’un cycliste sur un de ces plots. Une partie des rues considérées étant déjà équipée de protections, les travaux nécessaires sont assez limités.

Les tableaux ci-dessous donnent, pour chaque section des itinéraires étudiés, un aperçu de la situation en matière de stationnement gênant et des besoins d’amélioration. Les comptages de véhicules garés sur le trottoir et la bande cyclable ont été réalisés à des moments divers : le soir en semaine, et à plusieurs moments de la journée le samedi et le dimanche.

Itinéraire Beaumarchais-Gambetta (du nord au sud, soit dans le sens de circulation sur la bande cyclable).

Au total, des protections sont à poser sur une longueur de 300 m environ.

Itinéraire Michelet-Raspail (de l’est vers l’ouest, soit dans le sens de circulation sur la bande cyclable).

Au total, des protections sont à poser sur une longueur de 500 m environ.

Sécuriser les itinéraires

En plus des risques liés à la présence de véhicules garés sur les bandes cyclables, plusieurs intersections sont particulièrement dangereuses, en particulier sur l’itinéraire Michelet-Raspail. Paradoxalement, ce sont les intersections où le cycliste est prioritaire et où il est théoriquement protégé par un stop sur la voie perpendiculaire, qui sont les plus dangereuses. En effet, au moment de marquer l’arrêt au stop, les automobilistes connaissant les lieux, qui croisent les rues Michelet ou Raspail regardent vers la droite, côté par lequel arrivent les voitures. De plus ces automobilistes, même s’ils marquent bien l’arrêt, le font à un endroit où ils ont une visibilité satisfaisante de la circulation arrivant dans la rue croisée, et dans ce cas l’arrêt intervient alors que l’avant de leur voiture empiète largement sur la bande cyclable. Ce phénomène est encore accentué lorsque des véhicules sont stationnés à cheval sur la bande cyclable et le trottoir, les automobilistes devant alors s’avancer encore plus pour voir si la voie est libre.

Cette configuration se retrouve sur l’itinéraire Beaumarchais-Gambetta au carrefour avec la rue Michelet, et sur l’itinéraire Michelet-Raspail aux intersections avec les rues en sens unique nord-sud.

Deux solutions sont envisageables :

• Modifier l’emplacement des stops, en les plaçant sur les voies en sens unique sud-nord. L’arrêt des véhicules aux stops se ferait alors du côté opposé à la bande cyclable, ce qui réduirait nettement le risque de collision.
• Installer des boudins ralentisseurs disposés de telle sorte qu’ils obligent les véhicules à s’arrêter (et pas seulement à ralentir) avant que l’avant de leur véhicule n’empiète sur la bande cyclable. Ces ralentisseurs ne devront pas occuper toute la largeur de la voie, afin de ne pas pénaliser les cyclistes empruntant ces voies perpendiculaires.

Les tableaux ci-dessous décrivent, pour chaque section des itinéraires étudiés, la configuration de chaque intersection et les améliorations souhaitables. Le sens de circulation indiqué pour chaque voie croisée est le côté d’où le cycliste voit venir les voitures.

Itinéraire Beaumarchais-Gambetta (du nord au sud, soit dans le sens de circulation sur la bande cyclable).

Itinéraire Michelet-Raspail (de l’est vers l’ouest, soit dans le sens de circulation sur la bande cyclable).

En plus des risques liés à la configuration des intersections qui viennent d’être détaillés, il faut signaler le risque dû aux boudins de séparation placés aux extrémités de la bande cyclable à chaque intersection. Ces boudins n’ont aucun effet dissuasif contre le stationnement sur la bande, comme en atteste la présence fréquente de véhicules garés à ces endroits, et constituent un risque de chute élevé pour un cycliste qui les aborderait de biais, en particulier lorsqu’ils sont mouillés. Cet inconvénient l’emporte largement sur leur avantages, si tant est qu’ils en aient.

Rendre les aménagements attractifs

S’il semble difficile voire impossible d’augmenter la largeur de ces bandes cyclables, compte tenu de la largeur de la voirie, il serait possible de les rendre plus agréable, par la rénovation de leur revêtement. Celui-ci devra être bien " roulant " et couvrir toute la largeur de la bande. De plus, l’utilisation d’un bitume coloré permettrait de rendre la bande cyclable mieux visible pour les automobilistes. Enfin, la piste étant située en bordure de chaussée a tendance à accumuler les saletés en tout genre, il est donc important qu’elle soit nettoyée fréquemment.

opération PV-VVV, Bas Montreuil, février 2002

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