association membre de la Fubicy

Histoire de VVV

Vous venez d'adhérer à VVV, vous en êtes un adhérent de la première heure, vous nous avez un peu perdu de vue ... ce résumé succinct de la vie de notre association vous permettra de savoir où "vous mettez les pieds" pour les uns, de voir le chemin parcouru pour ceux qui ont bien travaillé, de tordre le cou à la lassitude pour les autres.

Janvier 1993, depuis quelques mois le vélo fait -très- timidement sa réapparition sur le pavé parisien comme moyen de déplacement. A Montreuil, son retour n'est perceptible que des très bons observateurs. Deux Montreuillois décident de lancer l'idée d'une association qui favoriserait ce retour.

Cyclistes de longue date, citoyens actifs, ils ont quelques idées bien arrêtées sur ce qu'ils veulent faire : ni lobby faisant antichambre auprès des décideurs, ni amicale de joyeux pédaleurs se retrouvant pour quelque chevauchée dans la campagne, cette association sera une force de propositions auprès de la municipalité, permettant aux cyclistes urbains d'exprimer leurs points de vue collectivement auprès d'élus et de techniciens qui ont totalement oublié le vélo depuis une bonne trentaine d'années.

Son territoire sera la commune pour deux raisons :

Aucun "esprit de clocher" dans cette limitation de notre terrain d'action puisque nous adhérerons dès notre création officielle à la FUBicy, fédération nationale qui regroupe les associations telles que VVV. Très vite nous allons nouer des relations amicales avec le MDB (Mouvement de Défense de la Bicyclette) qui agit principalement sur Paris.

Jalouse de son indépendance à l'égard de quiconque, l'association veille depuis le premier jour à ce que chacun s'exprime librement en son sein mais que personne ne l'utilise à d'autres fins que la défense du cyclisme urbain.

15 octobre 1993, après 9 mois d'innombrables prises de contact, 13 Montreuillois se retrouvent à la Maison des associations et constituent officiellement V.V.V..

Des statuts sont adoptés qui interdisent de rester plus de trois années consécutives au bureau. L'écueil du président-fondateur à vie, notable local satisfait de son statut sera évité. 7 ans plus tard, en décembre 2000, nous avons élu la 4ème présidente (il y eut 2 présidents sans " e " avant elle !) et bien peu des milliers de Montreuillois qui connaissent VVV seraient en mesure de donner le nom du 1er président.

Aussitôt, VVV lance une grande campagne de signature d'un texte pour obtenir un débat public avec notre député-maire qui s'était engagé à un tel débat si 200 Montreuillois lui en faisaient la demande. 5 mois plus tard nous avions distribué notre texte à plus de 4000 exemplaires, recueilli plus de 400 signatures. Début juin 1994, le débat eut lieu en présence de 120 personnes.

Cette action nous permit de sortir de l'anonymat et de nous constituer un réseau de "sympathisants".

A la même époque, nous devenons membres du Conseil Local de l'Environnement, une structure municipale qui regroupe des élus du Conseil municipal, des employés de la Ville et des associations montreuilloises. Nous allons nous immerger lentement dans la vie municipale. Ce ne seront pas nos meilleurs moments mais nous "officialisons" notre participation à la vie de la cité.

Au fil du temps, nous comprenons qu'au risque de s'essouffler rapidement, VVV ne peut se cantonner à des actions revendicatives. Nous décidons de développer des activités de service et de loisirs tout en maintenant fermement le cap fixé à l'origine.

En 1995, nous décidons d'ordonner la vie de VVV : une réunion mensuelle, le premier lundi de chaque mois (devenu depuis peu, le 5 de chaque mois) ouverte à tous les adhérents où l'on décide de l'activité du mois à venir, pas de prééminence des membres du bureau, chacun est le bienvenu.

Un bulletin mensuel, écrit, mis en page, dupliqué et distribué à vélo grâce à la débrouillardise et au dévouement des VVVistes, informe les adhérents et sympathisants absents à cette réunion....A partir de 1997, ce bulletin sera également diffusé sur le site internet de VVV, qui reste un des meilleurs sites français consacré au vélo urbain.

1995-2000, la progression tranquille : deux activités publiques régulières vont rythmer la vie de VVV.

Les bourses aux vélos - la première a lieu en mai 1995 - vont très vite devenir bisannuelles, une en avril, l'autre en octobre. Principales ressources financières de VVV, elles se tiennent sur la place de la mairie avec des barrières Vauban et un stand prêtés par la ville. Les Montreuillois et depuis quelques temps, des voisins parisiens ou d'autres banlieusards, viennent déposer leur vélo à vendre et récupèrent en fin d'après-midi soit le produit de la vente, diminué d'une taxe de 10% perçue par VVV, soit leur vélo, dans ce cas sans frais.

Nos manifestations squelettiques du samedi sont rapidement transformées en balades-découverte le dimanche après-midi. La traditionnelle balade de janvier se déroule dans un froid de canard mais les crêpes et les confitures de Mimi achèvent à chaque fois de convaincre qu'il faudra recommencer. Les rendez-vous du printemps et de l'automne sont presque toujours pluvieux, mais la bonne humeur, le plaisir de découvrir des petits coins insolites à quelques encablures de la capitale - Montreuil était encore un immense verger il y a un siècle - ne se démentent pas.

A côté de ces deux activités publiques qui réclament à chaque fois une préparation militante avec affiches, mini-tracts, la vie de VVV est aussi rythmée par trois ateliers-réparation par an qui ont lieu le samedi après-midi dans des locaux communaux agréables. Réservés aux adhérents, c'est un moment beaucoup plus détendu, il n'y a rien à préparer, nous bricolons nos vélos en discutant de choses et d'autres.

Entre ces rendez-vous désormais traditionnels, VVV participe au CLE, rencontre les associations parisiennes, participe aux assemblées générales de la FUBICY. Nous avons longuement participé à l'élaboration du Plan de Déplacement Urbain, imposé par la loi sur l'air aux collectivités de plus de 100 000 habitants.

2000, une nouvelle étape dans la vie de VVV :

Après 6 ans d'efforts, une première piste cyclable est inaugurée en juin 2000. Objet d'une bagarre opiniâtre pour éviter le projet catastrophique de la Ville, cette piste est à mettre sans aucun doute à l'actif de VVV. Jusque là, nos relations avec la Municipalité se résumaient à notre présence au CLE où il n'était que très rarement question de vélo, mais notre persévérance aura permis d'instiller l'idée que le vélo est la meilleure alternative pour les petits déplacements urbains.

Après les premiers soubresauts de 1992/93 caractérisés presque simultanément par la réapparition du vélo et la création de VVV, l'année 2000 marque sans aucun doute un second tournant. La croissance des cyclistes est nette ; encore une fois, plus à Paris qu'à Montreuil mais elle est indiscutable.

Y-a-t-il un rapport de cause à effet ? toujours est-il que c'est aussi le moment où la Municipalité affirme sa volonté de réaliser des aménagements cyclables et nous propose une collaboration durable. Il est évidemment malaisé de rapprocher un petit groupe de citoyens habitués à ne pas être écoutés et une Municipalité faite d'élus et de techniciens qui n'ont pas encore fait la preuve d'avoir changé de mode de vie et de pensée.

Les préventions réciproques sont fortes mais nous nous acheminons vers la signature d'une Charte dans laquelle la Ville s'engage à réaliser 30 km d'aménagement cyclables.

C'est incontestablement un moment important dans la vie de VVV. Serons nous les otages d'habiles calculateurs qui vont se donner une belle image de marque "écolo" grâce à des cyclistes, militants courageux mais fort naïfs, ou allons nous favoriser une volonté sincère d'agir pour accroître les déplacements cyclistes ?

Nous répondons simplement ceci : VVV n'est pas un parti politique, nous discutons avec les élus en place, quels qu'ils soient. Rien ne nous autorise à faire de procès d'intention à quiconque, nous jugerons sur pièce. Nous considérons la main qui nous a été tendue comme une reconnaissance de notre travail acharné et de notre compétence. S'il apparaissait que cette main a vocation à nous endormir plutôt qu'à réaliser ce que nous souhaitons, il ne fait guère de doute que VVV saurait dénoncer la supercherie avec la même énergie que celle qu'il mettra à réussir cette collaboration.

Pour réussir cette seconde étape, VVV a élu en décembre 2000, lors de notre 8ème assemblée générale, son quatrième porte-drapeau. C'est la première fois qu'une militante qui n'est pas de la première génération, celles des fondateurs, devient l'animatrice de l'association. C'est bon signe, une des faiblesses de VVV était justement de n'avoir pas su jusqu'à présent, agglomérer des militants à l'équipe initiale.

Ce devrait être la tâche principale des toutes prochaines années, que les fondateurs disparaissent quasiment dans le flot des futurs militants. Ne nous dissimulons pas l'ampleur de cet objectif, VVV est une affaire de quadras vieillissants et de jeunes quinquas. La relève n'est pas encore là, nous souffrons d'un phénomène général qui n'est pas propre au mouvement naissant du cyclisme urbain, ni à la région parisienne. Au prix d'une folle dépense d'énergie, nous avons su construire une belle association, nul doute que nous saurons relever ce nouveau défi au moment où les cyclistes sont de plus en plus nombreux , où les premiers aménagements apparaissent dans le paysage montreuillois.

15 octobre 2001 (8ème anniversaire de VVV)