éditorial

Depuis plus de deux ans, VVV répète qu'il faut décupler l'offre de stationnement pour les vélos en centre-ville.

Notre requête a été entendue, 100 places couvertes vont être créées dans le jardin de l'hôtel de ville, juste derrière le kiosque à journaux de l'avenue Pasteur. Des arceaux dont le nombre n'est pas définitivement arrêté mais qui pourrait être de l'ordre de 150, seront posés dans le nouveau cœur de ville, à proximité du théâtre, des cinémas, du centre commercial. Cette offre nouvelle, associée au nouveau plan de circulation du centre-ville, est un pas important vers une meilleure prise en compte des cyclistes.

La municipalité a droit à quelques bons points avec cette offre très conséquente de stationnement, à laquelle s'ajoute enfin la possibilité de rouler dans les deux sens sur le boulevard Rouget de Lisle – un vrai bonheur -, avenue Pasteur, avenue Walwein, sur la partie basse du boulevard P. Vaillant-Couturier.

C'est un progrès incontestable pour le cheminement des bus dont nous sommes les bénéficiaires collatéraux. L'association "transports en commun - vélos" est la condition d'une ville apaisée. La façon la plus rapide, la moins coûteuse pour tous, collectivités et particuliers, de rejoindre le métro, c'est le vélo. Mais il faut aussi être attentif à la cohabitation des cyclistes avec les bus, par exemple boulevard Rouget de Lisle avec un séparateur inutile.

Ces bons points sont un encouragement pour les militants de VVV, mais la municipalité en place ne saurait s'en tenir là.

Notre vie reste très inconfortable, nous nous retrouvons souvent en danger sur les principales artères de la ville, en particulier rue de Paris, boulevard Chanzy, avenue Gabriel Péri, rue de Stalingrad. Beaucoup reste à faire pour que des milliers de Montreuillois, cyclistes potentiels, puissent se déplacer en toute sécurité. Nous saurons le rappeler dans quelque temps en faisant le bilan de la Charte signée en 2002 et en nous adressant aux candidats aux prochaines municipales.

Comment passe-t-on de la voiture au vélo ? Rencontre avec… un ancien motard !

Guy, tu habites le centre-ville de Montreuil et tu vas travailler à Aubervilliers. Peux-tu nous préciser ton itinéraire, le kilométrage, prends tu tous les jours le vélo ?

J’utilise le vélo 4 ou 5 jours par semaine, 6 exceptionnellement. “Itinérant” dans les écoles de cette ville, je passe soit par la Porte des Lilas, Porte de Pantin et la Mairie d’Aubervilliers, soit par Bobigny, cimetière de Pantin et le Fort d’Aubervilliers. Compte tenu des déplacements entre écoles, je fais une vingtaine de kms par jour.

Depuis combien de temps  fais-tu ce trajet à vélo ? Quels étaient précédemment tes moyens de déplacements ?

J’ai commencé il y a 7 ans à aller au travail par beau temps et lorsque je n’étais pas pressé. J’ai laissé tomber la voiture qui me coûtait cher, et me stressait (embouteillages, stationnements difficiles devant les écoles, etc.) pour une petite moto de 125cm3. Elle me semblait rapide, facile pour se garer, pas trop chère, et comme j’adore les sports à risque je trouvais ça plutôt fun. Sans parler de l’effet « motard baroudeur » quand j’arrivais dans une classe, ruisselant de pluie, le casque à la main !

Sur ton itinéraire, la moto, c’est plus rapide, moins fatigant. Serais-tu maso ?

Un fameux printemps, j’ai manifesté chaque jour ou presque, avec mes collègues fonctionnaires pendant 2 mois, et ce, à bicyclette .Il faisait très beau, c’était bien agréable. Mais Monsieur Raffarin n’ayant pas cédé, j’ai perdu plus de 2000 euros dans cette affaire (pour ceux qui doutent, chaque jour de grève a été prélevé). Alors, vente de la moto !

Dès les premiers jours, même sous la pluie, j’ai découvert les avantages du vélo sur la moto. Je ne prends plus le boulevard périphérique enfumé, et ne prends plus de risques inconsidérés en remontant les files de voitures. Je ne m’asphyxie plus dans les tunnels (Bobigny en apnée c’était pas le grand bleu !). Je ne crains plus le vol et gagne du temps en n’attachant pas la moto plusieurs fois par jour. En effet, un vélo, ça rentre dans un préau d’école.

Je mets entre 35 et 45 minutes là ou je mettais entre 25 et 35 minutes. Mais en revanche, plus besoin de footings interminables pour lutter contre les kilos sournois qui s’installaient au moindre excès.

Bien sûr, les côtes inévitables semblent longues lorsque le soir il faut les gravir, chargé d’un sac et d’un ordinateur, mais en contrepartie, les plaisirs du cycliste sont nombreux. Pour moi, c’est filer à vive allure, nez au vent propulsé par mes propres moyens, qui me procure le plus grand plaisir. Quel sentiment de liberté ! Pas de carburant, ni de pollution, on est affranchi de tout ça.

Pour l'amélioration de ta condition de cycliste quels seraient les aménagements, les dispositions réglementaires ou législatives qui te paraîtraient les plus utiles ?

Quelle est ton opinion - de cycliste - sur le centre-ville montreuillois ?

Je n’ai pas peur des bus dans les couloirs alors moi, j’aime. Je détestais aller de la Croix de Chavaux à la Mairie sur les trottoirs, alors maintenant moi, j’aime. Et cerise sur le gâteau, quand je lis « interdit sauf vélos », je me sens un peu privilégié et pour une fois ça fait du bien !

Merci Guy, et bon vent !

Dans la presse

A 81 ans, il pourchasse un voleur à bicyclette

(REUTERS )

Témoin d´un vol dans un supermarché de La Haye, un Hollandais de 81 ans a pourchassé le voleur à vélo jusqu´à le percuter pour l´arrêter. Les policiers ont expliqué que l´octogénaire avait vu le voleur, âgé de 29 ans, s´enfuir du supermarché poursuivi par deux employés. «Il n´a pas hésité et a poursuivi le suspect sur son vélo, lui est rentré dedans, après quoi ils sont tous les deux tombés», déclare la police dans un communiqué. Le cycliste s´est blessé à la main et au tibia. Quant au voleur à l´étalage, il a été arrêté en possession de cosmétiques d´une valeur de 122 euros.

La Dépêche du Midi, 16/02/07.

Cahors. Convoqué au tribunal. Il faisait du vélo avec un pull de la gendarmerie.