Vivre à Vélo en Ville

Vivre à Vélo en Ville - Association de cyclistes urbains de Montreuil (Seine Saint Denis - France), membre de la Fubicy
Bulletin de mars 2006

Agenda

  • samedi 18 mars, bourse aux vélos à Fontenay, halle Roublot
  • samedi 25 mars, manif balade par Vincennes et Fontenay qui se terminera à Montreuil dans les murs à pêches. Départ de la mairie de Montreuil à 14h30 précises, pour rejoindre le rendez-vous au RER Fontenay sous Bois à 15h
  • samedi 1er avril, bourse aux vélos place de la mairie
  • mercredi 5 avril, 20h30, réunion 35 avenue de la Résistance

éditorial

Comme un nombre croissant de Montreuillois, vous circulez à vélo pour vos déplacements locaux et constatez que les conditions de circulation tardent à s’améliorer.

En dépit de nos interventions, le processus de redistribution de l’espace public ne connaît pas le rythme que les circonstances exigent.

Certes une concertation régulière a été mise en place entre VVV et la ville, d’une qualité qui reste largement perfectible, certes un bel aménagement a été réalisé en 2003 mais il n’y a toujours pas de réel élan pour le développement du vélo .

Plutôt que de vitupérer l’inertie des autorités, ne faudrait-il pas d’abord examiner nos propres faiblesses ?

La crédibilité et l’influence de notre association reposent sur le nombre de nos adhérents mais cela suppose aussi que VVV conserve son énergie militante. A de rares exceptions près, le groupe qui l’anime est le même qu’à l’origine de l’association. La tâche est rude pour des pionniers qui fatiguent et ne voient pas distinctement les jeunes prendre la relève.

Il nous faut rester une force combative tout en devenant force de propositions. La diversité de nos activités devrait permettre à toutes celles et tous ceux qui le veulent d’apporter leur contribution à la relance du combat pour imposer le vélo dans la ville.

C’est pourquoi nous vous suggérons de considérer un instant l’idée de rejoindre l’équipe qui anime VVV. Vous y êtes plus que bienvenus!

On a besoin de vous !

La bourse aux vélos, c’est aussi, pour les adhérents de VVV, une occasion de «faire un petit quelque chose» pour l’association. On a besoin de plein de monde, pour monter le stand dès 9h30, pour tenir les registres de vente, pour recevoir et conseiller vendeurs et acheteurs... Et c’est un bon moyen pour rencontrer d’autres adhérents, et, pour ceux qui sont là vers 13h, manger ensemble un repas cuisiné par Mimi... Si vous pouvez venir une ou deux heures le 1er avril entre 9h30 et 17h, appelez nous au 01 48 59 56 00 ou envoyez nous un mail montreuil@fubicy.org

Chasse aux vélos au centre commercial de la Croix de Chavaux

Pour décourager les vélos qui stationnent sur la dalle du centre commercial, notamment sur la place du conservatoire, les vigiles les verrouillent avec leurs propres antivols.

Il faut savoir que cette pratique, qui consiste à se faire justice soi-même, est illégale. Si vous en êtes victimes, plaignez vous auprès du syndic et surtout au commissariat.

VVV demandera à la mairie, un des plus gros copropriétaires du centre commercial avec le cinéma et le conservatoire, de faire cesser ces pratiques.

VVV, le film

Depuis quelques années, l’idée de réaliser un film documentaire trottait dans l’esprit de certains militants. Un projet dans ce sens vient d’être proposé au Conseil Général qui semble intéressé pour le co-produire.

En bref, il s’agit d’illustrer le bien fondé de l’usage du vélo en ville, de montrer les conditions d’utilisation du vélo en région parisienne et plus particulièrement en Seine Saint Denis. Dans un esprit pédagogique, le film se propose d’établir une comparaison entre la situation locale et celle d’une agglomération dans un pays du nord de l’Europe où l’usage du vélo fait partie du quotidien.

VVV entend exprimer la voix des cyclistes et assurer la réalisation du film dans une démarche d’information citoyenne. Les adhérents intéressés par le vélo et par la vidéo sont les bienvenus pour rejoindre ce projet.

Lire à propos du vélo

Extrait de “Energie et équité” d’Ivan Illich (une série d’articles publiés par Le Monde en mai 1973)

La bicyclette est un outil parfait qui permet à l’homme d’utiliser au mieux son énergie métabolique* pour se mouvoir: ainsi outillé, l’homme dépasse le rendement de toutes les machines et de tous les animaux.

Si l’on ajoute à l’invention du roulement à billes celles de la roue à rayons** et du pneu, cette conjonction a pour l’histoire du transport plus d’importance que tous les autres événements [...]

Le roulement à billes est un élément fondamental dans deux formes de déplacement, respectivement symbolisées par le vélo et l’automobile. Le vélo élève la mobilité autogène de l’homme jusqu’à un nouveau degré, au-delà duquel il n’y a plus en théorie de progrès possible. A l’opposé, la cabine individuelle accélérée a rendu les sociétés capables de s’engager dans le rituel de la vitesse qui progressivement les paralyse.

* Sur un déplacement d’un kilomètre en terrain plat une voiture dépense 1150 calories, un piéton 62 calories et un cycliste 22 calories.

**La roue à rayons est une des structures les plus résistantes qui soit par rapport à son poids. Selon certains essais, une roue peut supporter jusqu’à 700 fois son propre poids.

Extrait de “ Franc-Tireur, autobiographie “ d’Eric Hobsbawn* publié chez Ramsay en 2005 :

“Même les transports qui nous libéraient étaient bon marché, car nous, ou nos parents, avions obéi aux publicités à l’arrière des bus à impériale de Londres : “ Descendez de ce bus ! Il ne sera jamais à vous. Deux pennies par jour et vous achetez une bicyclette. “ De fait un petit crédit payable chaque semaine permettait d’acheter une bicyclette (dans mon cas, une toute nouvelle Rudge-Whitworth bien brillante) pour cinq ou six livres.

Si la mobilité physique est une condition essentielle de la liberté, la bicyclette a probablement été la plus grande invention depuis Gutemberg pour atteindre ce que Marx appelait la pleine réalisation des possibilités de l’être humain, et la seule sans détours de manivelles évidents. Dans la mesure où les cyclistes circulent à la vitesse des réactions humaines et ne sont pas séparés derrière des vitres de la lumière naturelle, des bruits et des odeurs, il n’y avait pas de meilleur moyen, dans les années trente - avant l’explosion de la circulation automobile -, d’explorer un pays de taille moyenne au paysage charmant et varié. Munis d’une bicyclette, d’une tente, d’un réchaud Primus et de quelques barres Mars qu’on venait d’inventer, mon cousin Ronnie et moi explorâmes de vastes secteurs des beautés civilisées de l’Angleterre du Sud et, à l’occasion d’une mémorable excursion hivernale, les régions plus sauvages du Nord du Pays de Galles. “

* E. Hobsbawm, considéré comme l’un des grands historiens du XXème siècle est né en 1917 à Vienne. il y est resté jusqu’à son départ pour Berlin à l’été 1931 où il a vécu la chute de la République de Weimar et la prise de pouvoir de Hitler. L’épisode cité ici se situe en 1934 ou 1935, peu après son installation à Londres.

retour