Association de cyclistes urbains de Montreuil (Seine Saint Denis - France).

 

un reportage photo d'Hervé Fagard sur les bandes cyclables du Bas Montreuil - octobre 2001

Amis de VVV bonjour,

Je suis allé faire un petit reportage photo accompagné de quelques mesures dans les rues où ont été tracées les nouvelles bandes cyclables du sud de Montreuil.

Avant de voir ça plus en détail, une remarque générale : dans l'état actuel des choses, elles sont particulièrement dangereuses, à cause des voitures en stationnement illégal bien sur, mais aussi à cause des boudins jaunes de séparation. Mon épouse a bien failli se casser la figure en glissant sur un de ces plots par temps de pluie, alors qu'elle surveillait les voitures arrivant en face tout en évitant une voiture garée sur la bande. Donc à l'avenir pour faire le trajet rue de Vincennes --> Place de la République, je continuerai à faire un détour plutôt que de risquer l'accident en prenant le raccourci que constitue la rue Michelet en contre-sens.

Résultats de ma petite enquête :

Dans la partie nord de la rue Beaumarchais, il y a de quoi se poser la question du QI de l'automobiliste moyen (encore que tout cycliste urbain a une petite idée à ce sujet ) : ils sont tous garés à gauche, du côté où c'est interdit par un panneau plus peinture jaune continue sur le trottoir, alors que sur les emplacements récemment matérialisés à droite il n'y a personne
Rue Beaumarchais, vers la rue du Colonel Delorme, la largeur libre entre les voitures garées et le trottoir d'en face est de 4,20 m (3,90 entre l'extérieur de la bande de stationnement et le trottoir) ce qui est hélas suffisant pour que, si des voitures se garent sur la bande cyclable en se serrant bien, la circulation puisse encore se faire (voir plus bas rue Michelet). La bande cyclable fait à cet endroit 1,15 m de large (1 m hors peinture), et il y a 25 cm qui sont perdus pour tout le monde sur le trottoir

Entre la rue des Meuniers et la rue Diderot, il y a en permanence plein de voitures garées à cheval sur la bande et le trottoir. Problème (qui se pose dans toutes ces rues) : même si on empêche physiquement le stat. sur troittoir, la largeur dispo est telle que si les voitures se garent (sur la bande) en se serrant bien contre le trottoir, la rue n'est pas bloquée.

Rue Michelet : largeur totale environ 6 m, moins la bande de stationnement reste 3,9 m. La bande ne fait ici que 1,10 m au total, moins les plots (15 cm) et le caniveau pavé (30 cm), reste 65 cm, C'est encore moins que les pistes cyclables super-étroites des Landes que j'ai testées pendant mes vacances. Différence : sur les pistes des Landes, il n'y a ni voitures garées sur les pistes, ni bolides vrombissant qui arrivent en face à au moins 50 km/h. De plus le revêtement est assez désagréable.

Rue Michelet Notons que là encore le système de plots anti-stationnement n'est pas optimal : sur une largeur totale du trottoir voisine de 2 m, seul 1,5 m est utilisable par les piétons
Rue Michelet La photo ci-contre montre un bel exemple de blocage de la piste et du trottoir, et illustre bien ce qui est à mon avis un sérieux problème de responsabilité. En cas d'accident, la responsabilité de l'automobiliste mal garé serait bien entendu engagée, mais qu'en est-il de la Mairie qui oblige (panneau rond bleu = obligation) le cycliste à emprunter un itinéraire si peu sécurisé.
Rue Michelet Sur cette photo, la largeur dispo pour les piétons est de 60 cm seulement. Où passent les poussettes et les handicapés ?
Extrémité est de la rue Michelet, entre les rues Kléber et de Vincennes. Avant qu'une bande de stationnement ne soit peinte à cet endroit, il n'y avait jamais de voitures garées du côté sud, et cette courte portion de la rue était la plus agréable pour les cyclistes car les bagnoles avaient la place de doubler sans nous frôler (ça n'empêchait pas certaines de le faire quand même, mais bon ça on a l'habitude). Maintenant il y a des voitures des deux côtés, ce qui montre bien que si dans toutes ces rues on protège physiquement le trottoir, elles se gareront sur notre bande quand même. La situation pour le cycliste a donc nettement empiré, car il n'est pas impossible que malgré la faible largeur restante une voiture essaie de forcer le passage. Notons que le panneau "stationnement gênant" n'a pas été retiré, donc en théorie le stationnement est interdit des deux côtés

La photo ci-contre serait pas mal pour coller les candidats à l'examen du code de la route : que doit faire le cycliste : prendre la voie cyclable (quelle voie cyclable ?) "obligatoire" ou respecter le sens interdit ?

Mes conclusions : compte tenu de la largeur de ces voies (6 m), il faut pour qu'un contresens cyclable n'y soit pas dangereux qu'il soit efficacement protégé contre le stationnement, ce qui veut dire une vraie piste avec un séparateur infranchissable. Celui-ci n'a pas besoin d'être large (pas de problème d'ouverture de portières) mais il doit être haut. Si on se contente de protéger les trottoirs, l'utilisation de ces rues restera pour des cyclistes à contresens non seulement impossible mais aussi illégale, puisqu'ils devront rouler sur la partie de la chaussée réservée à la circulation en sens inverse. Et la circulation sera plus dangereuse qu'avant pour les cyclistes circulant dans le sens "normal".