Réponse de Dominique Voynet à
la lettre que nous lui avons écrite à propos de la journée
sans voiture
Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement
20, Avenue de Ségur - 75302 Paris 07 SP
Tél : 01.42.19.20.21 - Fax: 01.42.19.11.23
La Ministre de l'Aménagement du Territoire
et de l'Environnement
Paris, le 4 novembre 1999
Chers amis,
J'ai lu avec intérêt votre courrier, un peu amer, et sans
doute trop sévère, concernant ma visite à Montreuil
à l’occasion de la journée « En ville, sans ma voiture
? ».. Vous évoquez « le contenu limité à
quelques poignées de mains » et, je vous cite encore, «
la tournée d'un notable en campagne électorale sur la foire
». Ce n'est pas le souvenir que j'ai de cette visite qui, malgré
la pluie, m'a laissé des images d'enfants rieurs, de passants enthousiastes,
et de quelques bribes de discussions animées avec les commerçants
et les associations présentes.
Certes, je vous l'accorde, le temps d'une ministre n'est plus celui
de la militante. Il ne lui appartient pas vraiment. Il est
morcelé pour répondre à de multiples sollicitations.
J'ai voulu, lors de cette opération nationale, d'abord donner l'exemple
avec les autres membres du gouvernement et prendre le vélo, que
vous défendez avec tant de passion, pour me rendre au conseil des
ministres ; pour ne pas me limiter aux quartiers privilégiés
de la capitale, je suis ensuite allée, en métro, cette fois,
au Parc de la Villette où j'ai eu le plaisir de déjeuner
avec des élus de la majorité plurielle ; enfin, Paris n'est
pas la France, et dans le court laps de temps qu'il me restait, j'ai choisi
de rencontrer, à Montreuil, ville exemplaire pour cette opération,
les commerçants qui ailleurs sont très réticents.
Pour que la question , En ville, sans ma voiture ? » soit posée
par le plus grand nombre, il faut ainsi donner le mouvement, susciter l'approbation
et les critiques, saisir les occasions médiatiques afin que nous
ne restions pas entre nous, les déjà convaincus de l'asphyxie
progressive des villes et de l'intérêt des modes de transports
alternatifs, que sont le vélo, le roller, la marche à pied
ou les transports collectifs. C'est ce que vous faites à Montreuil,
c'est aussi ma démarche mais dans le pays tout entier.
Vous faites aussi le procès de cette journée , «
décidée sans la moindre concertation ». C'est pourtant
une opération menée, depuis deux ans, en dialogue permanent
et fécond avec l'ensemble des villes candidates.
Vous voudriez enfin que je relance une politique des transports en
ville plus audacieuse. Ce n'est pourtant pas mon champ ministériel
ou de façon « oblique », notamment lorsqu'il est question
de pollution de l'air. C'est pourquoi il me faut agir en partenariat
tant avec le ministre des Transports qu'avec les maires des villes qui
sont, au premier chef, responsables de la circulation urbaine.
Nous travaillons avec les mêmes objectifs, ceux-là même
que vous énumérer dans votre courrier : « aménager
la voirie en privilégiant les transports alternatifs », «
transformer les comportements », et « élargir la sensibilisation
». Et je suis convaincue que cette journée a permis, grâce
à vous, que nous avancions dans cette direction.
Je reviendrai à Montreuil dès que je le pourrai.
Je l'ai dit aux « restaurateurs » des murs à pêches.
J'aurai alors certainement l'occasion de vous rencontrer à nouveau.
Cordialement,
Dominique VOYNET